Historique

Race bovine d’une robustesse remarquable, la Vosgienne est une excellente marcheuse sur tous les terrains même ceux les plus escarpés. Très bonne transformatrice de fourrages grossiers, peu sensible aux brusques variations de température ainsi qu’au stress, elle est parfaitement adaptée aux conditions difficiles de l’élevage en montagne. Avec une facilité de vêlage et une fécondité bien connue, son principal atout demeure une solidité des aplombs et des onglons peu communs. Elle compense un certain manque de précocité par une indéniable longévité.

 Histoire de la race

La Vosgienne porte le nom de son massif. Elle en est un des symboles au même titre que le sapin, les Ballons des Vosges et le Munster. Son histoire est très liée à celle de sa région.

Des origines controversées

Les premières évocations de vaches Vosgiennes apparaissent au XVIIème siècle. Pour certains elles arriveraient lors de l’invasion du massif vosgien par les armées suédoises durant la Guerre de Trente Ans. Pour d’autres il s’agirait de migrants venus de Suisse. Quoi qu’il en soit, les hommes ont su adapter la race aux conditions de relief et de climat difficiles du massif pour le coloniser jusque sur les chaumes.

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Une évolution en relation avec l’histoire du massif

A ses débuts dans le massif, la Vosgienne servait à tracter le matériel agricole dans les pentes raides de montagne, elle était préférée aux chevaux ou à d’autres races grâce à son plus faible coût d’entretien. La production laitière n’était pas oubliée puisque l’activité de transformation fromagère qui en résultait constituait bien souvent la seule source de revenus des familles.

Au XVIIème siècle la race est prépondérante dans le massif grâce à sa polyvalence, elle est même recherchée par les riches familles de l’époque pour garnir les ménageries privées. Le XVIIIème siècle va marquer les premières difficultés de la race. Suite aux guerres décimant les troupeaux, la réhabilitation de la région va apporter d’autres races plus performantes.

Le XIXème siècle marque un redémarrage de la race grâce à des vétérinaires passionnés qui améliorèrent les qualités de la race. Dans le même temps un standard de race est officiellement établi et les concours s’ouvrent pour les Vosgiennes. A la fin de ce siècle, on estime à 125 000 l'effectif de la Vosgienne sur le Massif.

Le XXème est celui des coups durs pour la race puisqu’elle doit se relever de deux Guerres Mondiales : les zones d’élevages sont massivement bombardées et l’occupant réquisitionne les troupeaux pour participer à « l’effort de guerre ».

En 1947, la Vosgienne est rayée du catalogue officiel des races ce qui va entrainer une chute vertigineuse des effectifs. Elle ne peut donc pas bénéficier des nombreuses avancées techniques (inséminations, prophylaxie…).

Le plan de relance

La chute des effectifs va se prolonger jusqu’en 1977, il ne reste plus que 3000 Vosgiennes. Une poignée d’éleveurs réussit enfin à la réhabiliter. Le Herd Book Vosgien voit le jour. Il fixe les caractéristiques de la race. Les effectifs se stabilisent et des outils de développement sont mis en place tel qu’un schéma de sélection et une coopérative d’insémination.

La promotion de la race et de ses produits est lancée avec un étendard tout trouvé : la préservation des espaces de montagne grâce à une race locale et rustique.

La consécration arrive en 2011 lorsque la Vosgienne devient l’égérie du salon de l’Agriculture de Paris, récompensant tous ceux qui ont permis de près ou de loin de sauver la Vosgienne. Aujourd’hui avec un effectif stable autour de 10 000 têtes, la race est portée par des éleveurs passionnés qui continuent à œuvrer pour développer la Vosgienne dans son Massif.

Pour plus de renseignements sur l’histoire de la race, nous vous invitons à consulter le document à télécharger intitulé « La Vosgienne, une race qui revient de loin » écrit par Adélaïde GIRARDIN.

Télécharger L'Histoire de la Vosgienne par Adélaïde GIRARDIN